L'être agissant ne vole pas dans le ciel,
c'est le ciel qui vole à travers lui.
Nous le voyons, il n'est pas simple de déployer nos ailes de géant, tel l'albatros. Et pourtant... J'ose penser que notre seule et véritable entrave, qui est la source de tous nos maux, c'est le manque de foi en nous-mêmes. Tant que nous n'avons pas conscience de ce que nous sommes réellement, nous sommes semblables à l'éléphant captif qui ne brise pas la corde qui le retient au poteau alors qu'il en a largement la force. Lorsqu'il n'était qu'un éléphanteau, cette corde le retenait aisément, le blessant et le faisant souffrir lorsqu'il essayait de s'en dégager pour s'échapper. Devenu adulte, voilà ce que l'éléphant a gardé en mémoire, il croit que la corde est plus forte que lui. Résigné, peu doué en matière de résilience, il ne cherche plus à s'en défaire.
En vérité, nous ne sommes semblables ni à cet éléphant ni à l'albatros. Nous sommes réellement plus grands, plus vastes. Si nous intégrions cela, nous nous apercevrions qu'aucune entrave, aussi solide soit-elle, ne saurait nous résister. Et si, en outre, nos ailes de géant s'appellent confiance et amour, alors, notre envol ne pourra être que magnifique. Celles-ci ne nous empêcheraient plus de marcher, car pour celui qui s'envole dans la joie, il finit par l'incarner complètement, il devient envol. Et, à partir de ce moment-là, paradoxalement, plus besoin de voler : celui qui incarne l'envol en étant dans la joie, est l'être agissant par lequel tout le Ciel se manifeste.
Marc Vella